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La semaine passée nous étions à Paris, entre la Cité Internationale des Arts et La Dynamo de Banlieues Bleues pour les rencontres d’AJC et les 20 ans de Jazz Migration.

UNE MISE EN RELATION ET RÉFLEXION
PAR L’ASSOCIATION JAZZÉ CROISÉ

Organisées chaque année et sur trois jours, ces rencontres ont pour but de nourrir le lien entre adhérents du réseau AJC. On y croise ainsi bon nombres d’autres structures de diffusions du Jazz, parmi elles le Petit Faucheux (Tours), Jazz à Poitiers / Confort Moderne, le festival Météo (Mulhouse), Un Pavé dans le Jazz (Toulouse), Jazz Station (Bruxelles), Plages Magnétiques (Brest), le festival Jazz à Luz (Luz Saint-Sauveur), ou encore les Rendez-Vous de l’Erdre (Nantes) etc. Se mêlent aux diffuseurs, des boîtes de productions et de diffusions ou encore d’autres passerelles de mise en relation comme l’Europe Jazz Network, mais aussi la Presse française et internationale.

Ces journées sont donc l’occasion de se rencontrer, d’échanger mais aussi de réfléchir ensemble par le biais des conférences et ateliers organisées par l’AJC tout au long de ces journées. Le programme s’attarde sur l’accompagnement des artistes, l’organisation de tournées, il s’attache aussi à aborder des sujets plus spécifiques, comme le développement durable, la parité homme-femme dans le secteur jazz.

Ces réflexions se concrétisent assez vite, puisque ces journées ont aussi pour but la rencontre avec de jeunes artistes émergents. Des speed-meeting sont ainsi organisés entre programmateurs et musiciens, puis à la suite des journées de rencontre, les soirées se poursuivent en musique, avec une programmation de concert à la Dynamo de Banlieues Bleues. Nous les diffuseurs, y découvrons donc le premier soir les quatre lauréats Jazz Migration de l’année écoulée : de jeunes artistes sélectionnés et accompagnés par de dispositif de l’AJC, qui vise le déploiement de leur carrière. Cette année les lauréats Jazz Migration #8 sont : Noé Clerc Trio, Mamie Jotax, Ishkero et Haléïs. L’enjeu étant qu’un ou plusieurs de ces groupes se retrouvent au cours de la saison suivante programmé dans les salles adhérentes et que leur calendrier de tournée s’agite ! Il y a donc fort à parier qu’un de ces quatre noms, au moins, figure dans le « Pannorama » 2023 / 2024.

De gauche à droite : Mamie Jotax / Haleïs / Noé Clerc trio / Ishkero

Chaque année, une thématique, dont découlent de nombreux sujets de discussion, est choisie par l’association. L’année dernière par exemple, les rencontres étaient dédiées à l’Outre-Mer. Cette fois-ci, le contexte était particulier puisque le dispositif phare de l’association fêtait vingt ans d’accompagnement aux musiciens émergents !

DEUX DÉCENNIES DE JAZZ MIGRATION
ET UN CONCERT ANNIVERSAIRE

Couronnées donc des 20 ans du dispositif Jazz Migration, les rencontres se sont transformées en une véritable célébration musicale : sur scène le second soir, 20 des 230 musiciens lauréats de Jazz Migration. Coordonné par Benjamin Flament, les artistes s’étaient réunis deux jours auparavant, amenant avec eux leurs univers respectifs, leurs envies et leurs propositions. Pas forcément sûr d’eux avant le lancement de concerts, ils ont pourtant bien prouvé que le plaisir de jouer constitue l’un des premiers éléments constitutifs du succès d’un concert. Cette incertitude entrainait avec elles, des ajustements en cours de sessions, des gestes de la main ou des regards précis pour se coordonner, nous donnant la sensation que rien n’était écrit, que tout se faisait au feeling et que la surprise (pour eux comme pour nous) conclurait les secondes à suivre.

Le groupe nous a alors offert deux bonnes heures de jeux alliant l’improvisation, le free jazz, à des compositions plus structurées. Alternant sur deux espaces scéniques, le concert se découpait en plusieurs formes, du duo intimiste à l’orchestre au complet. L’enchaînement des morceaux et l’alternance de leurs interprètes amplifiaient le dynamisme de chacune de ces séquences (très) différentes, nous laissant tourner inlassablement la tête d’un bout à l’autre de la salle. Tous restaient là en tout cas, on apercevait les artistes aux abords de scène, se préparant pour leur prochain set, s’enlaçant ou écoutant joyeusement leurs congénères. De la bienveillance dans leur regard, une convivialité certaine qui transparaissaient sans faille et nous arrivait tout autant que leur musique.
Le panel d’instrumentation réuni a permis de naviguer entre les univers et ambiances, allant non sans humour de la chansonnette, à la musique de chambre, du jazz rock à la transe électronique, amenée notamment par Laurent Bardainne. Hors cadre (sans doute parce qu’elle le faisait exploser) et sans limite (sans doute parce qu’elle les dépassait toutes), la performance a reflété toutes les personnalités réunies ! Leur énergie et plaisir à être ensemble étaient indéniables et furent visiblement partagé aux publics en salle.

Aymeric Avice : trompette / Laurent Bardainne : saxophone / Morgane Carnet : saxophone / Théo Ceccaldi : violon / Maëlle Desbrosses : alto / Héloïse Divilly : batterie / Bruno Ducret : violoncelle / Hélène Duret : clarinette / Fidel Fourneyron : trombone / Christophe Girard : accordéon / Christophe Hache : contrebasse / Clément Janinet : violon / Paul Jarret : guitare / Antonin Leymarie : batterie / Leïla Martial : voix/ Sébastien Palis : piano / Emile Parisien : saxophone / Raphaël Quenehen : saxophone / Anne Quillier : piano / Jean-François Riffaud : basse / Benjamin Flament : coordination artistique

Le groupe a terminé sa performance en reprenant un autre grand ensemble, Radiation 10, devenant alors “Radiation 20” et offrant une orchestration sans direction, si ce n’est tous les sens, comme un ovni musical. Déambulant pour finir, à travers et jusqu’au gâteau d’anniversaire, la soirée s’est retrouvée en véritable fête. Alors joyeux 20 ans Jazz Migration ! Et puis aussi, bravo à toute l’équipe d’AJC que l’on a eu plaisir à retrouver. Merci Léna, Clément, Marie, Antoine. Merci aussi de nous faire côtoyer nos camarades jazzeux !

Concernant Jazz Migration, l’appel à candidature pour la prochaine édition (#9) est toujours en cours et ce, jusqu’au 20 janvier. Musiciens et musiciennes, ne tardez plus !

Merci à Léna Kehaili pour les photos dont le crédit est celui de Maxim François.