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JEUDI 8 JUIN
PANNONICA

Retour sur la dernière soirée de la saison dans la salle du Pannonica. Sur scène se sont enchainé Beau Catcheur, le duo de Sarah Murcia et Fred Poulet puis Elysian Fields, composé de Jennifer Charles et Oren Bloedow avec  Olivier Perez et Matthieu Lopez.

ELYSIAN FIELDS + BEAU CATCHEUR
« DU RIRE AUX LARMES »

Elysian Fields et Beau Catcheur à la même affiche le 8 juin au Pannonica. Ils se connaissent, ont déjà joué ensemble. Dans les loges, ça papote gaiement en anglais, français, ça rit.

Beau catcheur entame le concert. J’adore l’humour décalé et pince sans rire du duo ! Sarah Murcia, sérieuse et autoritaire fait crisser les cordes, utilise sa paume et son poing pour marquer le rythme. Fred Poulet dans son costume strict, visage impassible, chante de sa voix monocorde « We will have a really good time tonight ». Il parle avec la peluche Lucie le chien et un poupon. A côté de moi, deux enfants médusés se regardent interloqués, semblent se dire “ Mais où mes parents m’ont-ils traîné ?” Puis ils éclatent de rire et savourent.

Tout du long, la mise en scène est déjantée ! Dans un morceau, Sarah fait deviner à son compère avec des signes un texte qu’il traduit en anglais.  Ensuite, au lieu du “I say I say”, Fred chante d’un ton sobre “Je dis Je dis“. Là, je réalise qu’un texte ayant un style terrible en anglais tombe complètement  à plat en français ! À un moment, il se met sur une chaise et, comme une star le ferait au Zénith, se laisse tomber vers le public (pas loin de 200 personnes). C’est drôle, loufoque ! Le public est ravi ! La bonne humeur se lit sur les visages.

La soirée a  commencé dans la joie.  Elle se poursuit avec la performance d’Elysian Fields, un groupe new-yorkais underground qui mêle jazz, rock, folk avec des sonorités mélancoliques, habitées, presque spirituelles.   Dès les premières notes, je vois les sourires béats, le plaisir est palpable. Il se passe quelque chose de transcendant. Le petit garçon, de tout à l’heure, s’est endormi bercé par la voix langoureuse et suave de Jennifer Charles. Les spectateur·trice·s, elles et eux, frissonnent, envoûté·e·s par les textes sombres, la musique mystique, la danse gracieuse et évanescente de la chanteuse.  Je vois leur trouble, leurs yeux s’embrument, hypnotisé.es, emmené.es sur le chemin onirique de l’Olympe. Ensuite, le batteur puis le guitariste, en hommage à Jean-Louis Murat, disparu quelques jours plus tôt, chantent ses titres iconiques. L’émotion est à son maximum. Certain·e·s ne peuvent s’empêcher de verser une larme.

Jennifer Charles chez le disquaire Comme à la radio, le lendemain du concert 

KaKo