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VENDREDI 24 MARS
PANNONICA

FLASH-BACK, ce sont des retours de concerts par quelques plumes bénévoles plongées le temps d’une soirée dans notre programmation pour en transmettre leurs impressions, regards ou ressentis. C’est une manière aussi de vivre autrement notre activité et de faire perdurer les souvenirs laissés par les artistes.

Au Panno, le vendredi, c’est trop groovy !  

Soirée de gala ce vendredi 24 mars :  la baronne de Koenigswarter reçoit le Delvon Lamarr Organ Trio, DLO3 pour les intimes. On a remisé les tables et les chaises qui d’ordinaire meublent, voire encombrent la salle. C’est une soirée debout – non: dansante – qui nous attend. Le plein est fait, la jauge atteinte. Deux cents paires de godillots vont marteler le sol du club au son du combo le plus funky de Seattle, USA !

On a juste le temps d’apprécier quelques pépites soul et rhythm and blues offertes par Bassline, le deejay qui ouvre et refermera la soirée, qu’à 21 h sonnantes, le trio entre en scène de la manière la plus décontractée qui soit: Delvon Lamarr est né sous le signe du cool et de la convivialité. Alors qu’il se réjouit à l’idée d’être de retour en France, le son si caractéristique de l’orgue remplit l’espace bondé du Panno. Pendant 1h45, DLO3 va jouer fort, groovy, funky, bluesy… Le public est conquis et ne demande qu’à vibrer sur les tracks implacables et enivrants des trois musiciens.

Entre deux morceaux, Delvon, le leader organiste qui donne son nom au combo, nous apprend qu’Ehssan, le jeune batteur qui arbore fièrement les couleurs de Seattle sur son tee-shirt, rencontre – et donc joue-  pour la première fois avec Johnny, le guitariste. Ce dernier déboule d’Austin, Texas, remplaçant au pied levé Jimmy, le gratteux habituel, blessé. Si le début du show témoigne d’un besoin compréhensible de mise en place, une fois chaud, le trio vrombira à l’unisson.

Le set alterne entre compositions et reprises. Le « Move on up » de Curtis Mayfield, présent sur disque est attendu. Moins le dernier morceau ou annoncé comme tel : une reprise du slow gluant de George Michael « Careless whisper ». Le public, aux anges, réclamera un ultime rappel.

Les lumières se rallument, mais la foule ne doit pas s’en aller. Le Panno est un club, et dans un club digne de ce nom, on danse. Bassline est là pour ça et il enchaîne aussitôt les 45 tours qui font la part belle à l’orgue, comme un clin d’œil au trio qui vient d’œuvrer. La mèche prend et le talent du deejay fait le reste, les danseurs occupent l’espace.

Et le Delvon Lamarr Organ Trio ? Il est également dans la salle, pas pour danser, mais pour signer les nombreux disques qui s’écoulent près de l’entrée. La queue mettra un bon moment avant de se tarir. La soirée est une réussite.

Me voyant prendre des notes au bord de la scène, un certain Mathieu (avec un seul t), guitariste de jazz de son état, m’apprend qu’au moment même où il me parle, il aurait dû se trouver au stade de France. La grève à la SNCF lui aura permis d’assister au concert de l’un de ses groupes favoris. Et de constater que, le vendredi, au Panno, c’est vraiment trop groovy !

Jean Do

CRÉDIT PHOTO : NICOLAS DORBON (couverture) et CHRISTOPHE GUARY