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The Mood for Love de Flash Pig : atmosphère Wong Kar-wai le 26 novembre.
Entretien avec Florent Nisse (contrebasse)

En 2000 sortait In the mood for love de Wong Kar-wai. Multi récompensé, le film évoque l’histoire d’amour impossible dans le Hong-Kong des années 60, de voisin et voisine de palier que leur solitude rapproche.
Dans un concert scénographié sans image du long métrage, le quartet Flash Pig s’est emparé de la bande originale du film. Il en présente une libre relecture avec beaucoup d’émotions, de silences, de pudeur, de profondeur pour s’approcher au plus près de l’ambiance du film. Se déroule alors sous nos yeux, d’une manière théâtralisée, une évocation de l’univers pictural de Wong Kar-wai tout en finesse. Le 26 novembre salle Paul-Fort, avec le festival des 3 Continents.
Comment vous est venue l’idée de « The Mood for Love » ?
Dans le cinéma de Wong Kar-wai, il y a pas mal d’ingrédients très proches de ce que nous aimons faire avec Flash Pig. Par exemple la lenteur, l’expression un peu cachée des sentiments, le côté épuré… Toutes ces choses-là nous ont toujours intéressés en musique et ça fait un petit moment qu’on se voyait sur la même longueur d’onde que ses films.
Pouvez-vous parler de votre souhait de ne pas faire un ciné-concert classique en jouant sur le film ?
Notre but n’a jamais été de prendre la bande originale et juste de la jouer comme le ferait un musicien classique. Certains thèmes sont extrêmement fidèles à l’original mais pour d’autres on reconnaît à peine le morceau tant on se l’est approprié. Donc on n’a pas voulu réécrire une bande originale et en aucun cas on aurait envie de coller notre album sur le film de Wong Kar-wai. Même dans une deuxième version de concert qu’on a mis en place et qui est scénographiée, avec des projections, des lumières, etc., on n’a pas voulu mettre d’images du film, qui se suffit à lui-même.
Le film de Wong Kar-wai fait passer l’émotion par une mise en scène très frontale. Les voix semblent souvent détachées des corps, les surcadrages sont constants et le hors champ parasite tous les plans. Des ralentis, des soubresauts, viennent appuyer l’émotion. Il y a une belle littéralité dans votre interprétation des standards qui font partie de la BO et une épure forte dans l’album. Quelles consignes vous êtes-vous données tant dans l’esprit que dans la pratique ?
La consigne qu’on s’est donnée, c’est de garder l’atmosphère du film. Ce que vous décrivez, les ralentis, l’émotion, l’épure, c’est quelque chose qu’on voulait dans notre disque. Pour l’écriture et l’arrangement, nous sommes un groupe qui fonctionne de manière très collective et tout ce qui est écrit en amont est très souvent modifié par le fait de jouer ensemble, c’est là qu’on voit ce qui marche ou pas. On a eu une résidence de deux jours à Rouen où l’on a pu faire une première mise en place de ce répertoire. Après on l’a encore affiné mais c’est allé relativement vite car on est quatre amis proches qui jouent ensemble depuis 16 ans.
Les concerts de « The Mood For Love » vous emmènent-ils très loin de l’album ?
Il y a ce matériau de base qui est la bande originale du film et on ne veut pas tout casser à chaque concert, mais vous avez raison de souligner ça, car la liberté a toujours été un paramètre extrêmement important pour notre groupe et sans cela, on s’ennuierait très très vite. Ensuite il y a des morceaux qui se prêtent à une liberté presque totale et permettent des versions radicalement différentes d’un concert à l’autre. À l’inverse, il y a des versions du thème principal qu’on tient à garder extrêmement épurées. Pareil pour les morceaux de Nat King Cole. On veut garder ce matériau de base assez fidèle donc là, même si on prend des libertés assez fines dans le morceau, il reste globalement le même.
Quel est votre prochain projet ?
Alors là, je n’ai pas la réponse. Tout ce que je peux vous dire, c’est que ce sera un nouveau terrain de jeu. On ne va pas retravailler autour d’un film ou de la bande originale d’un film. Comme cet album « The Mood for Love » ne contient aucune de nos compositions, il est fort probable que dans le prochain disque, il y en ait un certain nombre. Maintenant, je n’en sais pas plus. Pourtant notre prochain album va être enregistré en janvier, donc dans pas très longtemps… En tout cas on est ravi de pouvoir présenter cette musique au Pannonica et on est impatients d’y être.
Entretien réalisé par Camille Pollas le 20 octobre 2025
Flash Pig: Adrien Sanchez (saxophone), Maxime Sanchez (piano), Florent Nisse (contrebasse), Gautier Garrigue (batterie).
ADRIEN SANCHEZ : SAXOPHONE / MAXIME SANCHEZ : PIANO / FLORENT NISSE : CONTREBASSE / GAUTIER GARRIGUE : BATTERIE
DIRECTION ARTISTIQUE : SIMON NOIZAT / DÉCOR ET PROJECTION VIDÉO : AUGUSTE DIAZ / RÉGIE LUMIERE : TRISTAN BUET / CRÉATION VIDÉO : UNDA 
Photo du groupe © Baptiste Germser / Photo de Florent Nisse © Pauline Penicaud
FESTIVAL DES 3 CONTINENTS 
FLASH PIG, THE MOOD FOR LOVE
Mercredi 26 nov. / 21h
Ouv. des portes 20h30 / Salle Paul Fort